Nous sommes tous concernés !Il est urgent d'agir pour assurer notre sécurité alimentaire et pour limiter les effets du changement climatique.
- 75 % des sols sont déjà dégradés à différents degrés (dégradé ou très dégradé) sous l’effet de l’activité humaine. Si nous n’agissons pas maintenant, plus de 90 % des sols de la surface de la terre pourraient se dégrader d’ici 2050 (source FAO – 2020)
- 40% des sols africains sont dégradés par l’érosion, la salinisation, le compactage, l’acidification, la pollution chimique et l’épuisement des nutriments, y compris la baisse de la matière organique (source FAO Afrique Ouest 2020)
- L’équivalent d’un terrain de football est érodé toutes les cinq secondes. L’érosion emporte de 25 à 40 milliards de tonnes de couche superficielle chaque année, réduisant considérablement les rendements agricoles et la capacité du sol d’emmagasiner et de recycler le carbone, les nutriments et l’eau (source FAO – 2020)
- Les pertes de production céréalière dues à l’érosion ont été estimées à 7,6 millions de tonnes par an. Si rien n’est fait pour atténuer l’érosion, on pourrait arriver à une réduction totale de plus de 253 millions de tonnes de céréales d’ici 2050. Cette perte de rendement équivaudrait à retirer de la production agricole 1,5 million de km2 de terres – soit l’équivalent de toutes les terres arables de l’Inde (source FAO – 2015)
- 1 500 milliards de tonnes de carbone dans la matière organique des sols mondiaux, plus de deux fois le carbone du CO2 atmosphérique (source : GIEC - https://www.ipcc.ch, 2013)
- 1,2 milliards de tonnes de carbone par an pourraient être stockées dans les sols agricoles (cultures et prairies) dans les 40 premiers centimètres du sol – soit un taux annuel de stockage d’environ 4 pour 1000 par rapport à l’horizon de surface du sol (source : GIEC, 2014)
- Environ 12 % des terres du globe sont utilisées pour la production agricole, soit plus de 1,5 milliards d’ha (BASF 2010), terres arables et plantations, plus 3,4 milliards d’ha de pâturages et parcours
- La surface mondiale cultivée suivant le mode biologique (certifiée et en conversion) a été estimée à près de 70 millions d’hectares fin 2017 soit près de 5% de la Surface Agricole Utile (SAU) arable. Elle représentait 1,4% de l’ensemble du territoire agricole des 181 pays enquêtés . Les surfaces bio non agricoles (principalement dédiées à la cueillette et à l’apiculture) représentaient 42,4 millions ha en 2017. 47% de ces surfaces étaient localisées en Finlande, en Zambie et en Tanzanie (Source Agence Bio 2017)
- 12,5% de la Surface Agricole Utile (SAU) mondiale est en Agriculture de Conservation des Sols (ACS), et 5% en bio, soit un maximum de 18% de la SAU en agro-écologie (sources Gcan 2020 et Agence Bio 2017)
- L’enjeu de la préservation des sols est un enjeu majeur, et on ne parle là que de la stabilisation d’une situation déjà bien inquiétante.
Des enjeuxMajeurs
1. Lutter contre la dégradation des sols
75 % des sols sont déjà dégradés à différents degrés sous l’effet de l’activité humaine, et les dérèglements climatiques accélèrent ce processus [Source FAO – 2020]. Cette dégradation a des effets néfastes sur la sécurité alimentaire et les agriculteurs familiaux.
Souhaitez-vous comprendre pourquoi les sols sont importants pour le climat ? cliquez-ici.
2. Participer à l’objectif de sécurité alimentaire
Notre capacité à nourrir 9,8 milliards d’humains en 2050 dans un contexte de changement climatique dépendra notamment de notre capacité à garder les sols vivants.
La production agricole est fortement corrélée à la santé des sols, dont le principal indicateur est le taux de matière organique. Des sols productifs et stables favorisent directement la résilience des agriculteurs aux dérèglements climatiques.
3. Adapter l’agriculture au changement climatique
Des sols plus riches en carbone sont mieux adaptés aux impacts des dérèglements climatiques, car ils résistent mieux à l’érosion et retiennent mieux l’eau, notamment lors d’événements extrêmes comme les sécheresses.
L'Initiative internationale "4 pour 1000"pour la sécurité alimentaire et le climat
L’Initiative « 4 pour 1000 » se veut un complément aux efforts indispensables de réduction globale et générale des émissions de gaz à effet de serre, tous secteurs confondus.
L’Initiative « 4 pour 1000 » vise à accroître la teneur en matière organique des sols et la séquestration de carbone, à travers la mise en œuvre de pratiques agricoles adaptées aux conditions locales tant environnementales, sociales qu’économiques, comme le proposent notamment l’agro-écologie, l’agroforesterie, l’agriculture de conservation ou la gestion des paysages.
- L’Initiative engage les acteurs dans une transition vers une agriculture productive, hautement résiliente, fondée sur une gestion adaptée des terres et des sols, créatrice d’emplois et de revenus et ainsi porteuse de développement durable
- Cette Initiative s’inscrit dans le cadre du Plan mondial d’action pour le climat (GCAA) adopté par la UNFCCC à la COP22 qui fait suite au Plan d’action Lima-Paris de la COP21 et contribue à l’objectif d’atteindre un monde neutre en termes de dégradation des terres
- Les acteurs pourront s’engager à ce qu’un maximum de sols agricoles bénéficie de pratiques permettant de maintenir ou d’améliorer leur teneur en carbone ou de préserver les sols riches en carbone. Chaque acteur pourra s’engager à un objectif, un ou des types d’actions (de la gestion du stock de carbone des sols à d’autres mesures d’accompagnement comme les assurances indicielles, les paiements pour les services écosystémiques, etc.), un calendrier et des ressources
- L’Initiative doit envoyer un signal fort sur le potentiel du secteur agricole à participer à l’objectif de long terme de la neutralité en carbone des économies
Le taux de croissance de 4‰ par an des stocks de carbone du sol n’est pas une cible normative pour chaque pays, mais vise à illustrer qu’une augmentation, même infime, du stock de carbone des sols agricoles (y compris les prairies et pâtures) et forestiers est un levier majeur pour améliorer la fertilité des sols et la production agricole et participer au respect de l’objectif de long terme de limiter la hausse des températures à + 2°C, seuil au-delà duquel les conséquences induites par le changement climatique seraient d’une ampleur significative, d’après le GIEC.
L’Initiative est volontaire, il revient à chaque Membre ou Partenaire de définir la manière dont il contribue à ses objectifs.
L’Originalité de l’Initiative internationale « 4 pour 1000 »
L’Initiative « 4 pour 1000 » doit permettre de développer des actions concrètes sur le terrain qui bénéficient aux agriculteurs, aux éleveurs et aux forestiers, premiers concernés par la dégradation des terres, et plus largement à l’ensemble de la population mondiale.
Un message de Rattan Lal, Lauréat du Prix mondial de l’Alimentation 2020
« Rattan Lal, Ph.D., Professeur émérite des Sciences du Sol, Directeur du Centre de gestion et de stockage de carbone, au sein l’Ohio State University (USA) ; ancien Président de l’Association mondiale pour la conservation des sols et de l’eau (1987-1990), de l’Organisation internationale de recherche sur les sols et le travail du sol (1988-1991), de la Soil Science Society of America (2006-2008) ; actuel Président de l’Union internationale des sciences du sol (2017-2018) ; Lauréat 2019 de la Japan Prize Foundation, Co-récipiendaire du prix Nobel de la Paix 2007 au titre du GIEC, et lauréat du Prix mondial de l’alimentation 2020.
Rattan Lal est l’auteur et coauteur de plus de 2 300 articles et plus de 500 chapitres de livres, et a écrit 20 livres et a édité et coédité 69 livres.
Il figure sur la liste Thomson Reuters des esprits scientifiques les plus influents du monde (2014, 2015) et parmi les scientifiques les plus cités (2014, 2015, 2016 et 2017). »
CommentParticiper ?
Rejoindre l’Initiative comme Partenaire ou Membre
Chaque structure peut agir à son niveau, se faire connaître et partager l’expérience de son projet en rejoignant l’Initiative « »4 pour 1 000″ ».
Ainsi, les États, représentants des agriculteurs et des filières agricoles, organisations internationales, Instituts de recherche scientifique et technique, Collectivités territoriales, Banques de développement, Fondations, Entreprises privées, Organisations non gouvernementales sont invités à participer et à signer la déclaration commune.
Pour comprendre la différence entre Partenaire et Membre, découvrez la Gouvernance de l’Initiative
Concrètement, Comment s'engager ?
Prendre des engagements et agir dans le cadre de l’Initiative
Les acteurs de cette Initiative s’engagent à ce que, grâce à leurs actions, un maximum de sols agricoles bénéficie de pratiques permettant de maintenir ou d’améliorer leur teneur en carbone ou de préserver les sols riches en carbone.
Chaque acteur qui prend des engagements en signant la Déclaration d’Intention commune devra préciser quels objectifs il se fixe, quels types d’actions il met en œuvre selon quel calendrier et avec quelles ressources.